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Points génétique

Quelques points de génétique

Qu’est-ce qu’un gène ?

Un gène est un « bout » d’ADN qui code pour l’expression d’une ou plusieurs caractéristiques héréditaires d’un individu. Tout être vivant en est constitué. L’ensemble des gènes d’un individu constitue ce que l’on appelle le « génotype ». Par opposition, le phénotype comprend les caractéristiques « visibles » (morphologiques, anatomiques ou comportementales) d’un individu. Une caractéristique visible est souvent due à l’action de plusieurs gènes et/ou de la synergie de ceux-ci avec l’environnement.

Qu’est qu’un allèle ?

Un allèle est une version d’un gène. Un gène commande l’expression d’un caractère mais celui-ci peut-être variable, par exemple la couleur des yeux est commandée par un gène mais ce gène peut « coder » pour des yeux bleus ou bruns ce qui implique l’existence d’allèles différents.

Chaque chromosome (support de l’information génétique et contenant des gènes) possède deux allèles. Si les deux allèles portent la même information génétique, celle-ci s’exprime. Si l’une des versions est dominante sur l’autre, c’est celle-ci qui s’exprimera. On dira alors que l’individu est porteur de la caractéristique récessive. Parfois les deux allèles bien que différents peuvent s’exprimer en même temps : on a alors un individu présentant les deux caractéristiques dans son phénotype (par exemple, le groupe sanguin AB  est l’expression des allèles A et B).

L’hérédité, quésako ?

Ci-dessous un tableau de Mendel qui permet de mettre en évidence l’hérédité.

                                           Mâle

Femelle

 

                    Noir

 

                     

                  Blanc

 

Noir

 

                    Noir

 

             Noir / Blanc

 

Blanc

 

             Noir / Blanc

 

                  Blanc

 

Supposons sur la couleur noire est dominante sur la couleur blanche. Le mâle et la femelle de l’exemple ci-dessus sont donc visuellement noirs porteurs de blanc (le blanc provenant de leurs ascendants).

Les deux parents ont donc une descendance elle aussi noire mais, dans 25% des cas, les deux parents donnent leur allèle « blanc » à leur descendance. Comme les deux allèles du jeune sont « blancs » celui-ci est alors visuellement blanc.

Les jeunes qui ont eu de leur père un allèle « noir » et de leur mère un allèle « blanc » sont visuellement noir mais porteurs de blanc. On utilise une barre oblique pour désigner un individu porteur. La caractéristique à gauche désigne le phénotype, celle à droite le gène « porté ».

Un tableau d’hérédité de Mendel peut s’utiliser avec toutes les mutations, peu importe leur mode de transmission.

Les différents modes de transmission des mutations.

Il existe différents modes de transmission des gènes. Ici nous n’aborderons que ceux concernant les mutations de couleur, c'est-à-dire les gènes codant pour une modification de la couleur du plumage de l’oiseau.

Les mutations « récessives»

Une mutation récessive est une mutation qui nécessite d’être présent sur les deux allèles en même temps pour s’exprimer visuellement. Si un seul allèle est « mutant », alors l’individu est considéré comme porteur de cette mutation.

Voici quelques exemples d’accouplement d’un oiseau d’une mutation récessive et d’un oiseau non mutant (de couleur sauvage).

TS = Type sauvage

M = Mutant

/ = porteur de

TS x M = 100% de TS / M

TS / M x M = 50% de TS / M et 50% de M

TS / M x TS / M = 50% de TS / M, 25% de TS non porteurs, 25% de M.

M x M = 100% de M.

Dans ce cas de figure, il importe peu que ce soir le mâle ou la femelle qui soit mutant, porteur ou type sauvage mais par convention l’on place le mâle en première position sur la ligne.

Chez le paddas nous pouvons citer comme mutations récessives l’opale, le phaéo, le topaze, …

 

Les mutations « récessives liées au sexe »

Ces mutations sont présentes sur les chromosomes sexuels des oiseaux.

Chez les oiseaux, les chromosomes sexuels sont différents des mammifères. Ainsi chez les mammifères nous avons soit un individu XX (femelle) soit un individu XY (mâle). Chez les oiseaux, les chromosomes sexuels sont désignés par les lettres W et Z. A l’inverse des mammifères, chez les oiseaux le mâle possède deux chromosomes W et la femelle est WZ.  Le chromosome Z ne peut pas être impliqué dans la détermination de la couleur de l’oiseau.

Ainsi, le mâle peut avoir deux allèles différents puisqu’il a deux chromosomes W, il peut donc être non mutant, mutant ou bien porteur. La femelle ne peut être que mutante ou non mutante, en aucun cas porteuse, son chromosome W ne pouvant être que « mutant » ou « non mutant ». Elle ne donnera jamais que ce chromosome à ses jeunes alors que le mâle donnera l’un ou l’autre.

Si le père donne un allèle mutant à une de ses filles, elle sera forcément mutante. Si la mère donne son chromosome mutant, ses fils seront au minimum porteurs de la mutation, ils seront mutants si le père donne un allèle de la même mutation.

Par convention, nous avons vu que nous plaçons le mâle en première position dans l’accouplement.

Ceci nous donne :

TS = Type sauvage

M = mutant

/ = porteur de

TS x M = 100% de mâles TS / M, 100% de femelles TS.

TS / M x M = 50% de mâles TS / M, 50% de mâles M, 50% de femelles TS, 50% de femelles M.

TS /M x TS = 50% de mâles TS / M, 50% de mâles TS, 50% de femelles M, 50% de femelles TS.

M x TS = 100% de mâles TS / M, 100% de femelles M.

M x M = 100% de mâles M, 100% de femelles M.

Chez le padda, le pastel est une mutation liée au sexe.

Les mutations « dominantes »

Une mutation est dite dominante lorsque la présence d’un seul allèle muté suffit à faire apparaître visuellement la mutation (là où une mutation récessive donnerait un oiseau porteur).

Il n’existe pas de porteurs chez les mutations dominantes, l’oiseau est soit mutant, ou ne l’est pas.

Si un seul allèle suffit à avoir un mutant, alors que se passe-t-il si les deux allèles sont « mutés » ? Différents scénarios sont possibles :

Suivant l’effet de la mutation sur le plumage, l’oiseau avec les deux allèles mutés (appelé DF pour Double Facteur, par opposition  à SF, Simple Facteur) peut être « plus » mutant qu’un oiseau avec un seul allèle mutant. Par là il faut comprendre que si la mutation éclaircit l’oiseau, un DF sera plus clair qu’un SF, si elle l’assombrit, un DF sera plus sombre qu’un SF, etc.

Certaines mutations sont dites « létales à l’état homozygote », c'est-à-dire que l’embryon ou le jeune avec deux allèles mutants ne sera pas viable, il mourra avant sa naissance ou peu après. Parfois il survit mais souffre de graves problèmes de santé (la couleur « merle » chez les chiens qui, lorsque les deux allèles sont mutants, engendre des animaux souvent sourds, aveugles et avec des problèmes neurologiques). 

Enfin, parfois un DF ne se reconnait pas d’un SF, seule la descendance permet de répondre à la question SF ou DF ? (le gris-vert chez la perruche à collier  par exemple).

Les exemples d’accouplements sont les suivants :

TS = Type sauvage

M = mutant

TS x M = 50% de TS, 50% de M.

M x M = 25% de TS, 25% de M double facteur, 50% de M simple facteur.

 

 

Texte : Un grand merci à Thierry B. pour la création de cet article.